L’impératif de la sobriété numérique

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Ouvrage sur la sobriété numérique

[dropcap]2020[/dropcap]

est l’année de la sobriété numérique : entre la Feuille de route sur l’environnement et le numérique du Conseil national du numérique, l’avis du Sénat et le rapport de The Shift Project, le sujet n’a jamais été aussi présent. Le déploiement de la 5G est interrogé, voire contesté : ne va-t-il pas accélérer le déluge de données ? La sobriété n’est-elle pas devenue un impératif ? N’implique-t-elle pas de questionner la 5G, voire d’enclencher une dénumérisation ? Cela revient-il à adopter le « modèle Amish », comme l’a dit l’exécutif ? Le numérique n’a-t-il pas connu des gains phénoménaux en matière d’efficacité énergétique, depuis l’ENIAC en 1945 qui consommait 150 kW, pour guère plus de 5 000 opérations par seconde ? N’est-il pas une troisième révolution industrielle, inéluctable, voire même un stade supérieur de l’humanité ? N’est-il pas aussi une très bonne manière de devenir milliardaire ?

Cet ouvrage montre que oui, le numérique suit une trajectoire écologique et énergétique inquiétante : c’est le secteur dont l’empreinte environnementale croît le plus vite. Oui, le numérique s’est « imposé ». Mais quand, comment, pourquoi, par qui ? Le lecteur trouvera des réponses dans ce travail fouillé de philosophie sociale, qui poursuit plusieurs buts distincts : définir le numérique, qui s’avère dépendre plus de la logistique que de Gutenberg ; montrer comment nous sommes devenus dépendants du numérique, en explorant les rapports du Credoc, de Xerfi ou de l’Arcep ; détailler les enjeux écologiques du numérique, au sein d’un cadre théorique dérivé de James C. Scott, autour du concept de « schème étatique » ; analyser le positionnement de divers acteurs dans ce qui fait l’historicité contemporaine ; théoriser ce que sont les modes de vie et comment ils évoluent, avec une thèse forte : c’est « l’effet de réseau » qui caractérise l’historicité humaine, un enjeu mésosociologique qui braque le projecteur sur les architectures de choix, à rebours des débats qui opposent les petits gestes et la révolution.

À propos de l’auteur

Fabrice Flipo est philosophe du politique et des sciences et techniques, enseignant à Institut Mines-Télécom Business School et chercheur au Laboratoire de changement social et politique à l’Université de Paris. Ses recherches portent sur l’écologie politique, la décroissance, le changement social et politique, et l’écologie du numérique.

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L’impératif de la sobriété numérique
L’enjeu des modes de vie
Fabrice Flipo
Éditions matériologiques
Coll. « Essais »
406 pages
24,00 € (broché) – 19,99 € (numérique)

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