Scalinx : l’électronique d’un monde à l’autre

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Carnot TSN, Scalinx, electronics

Belles histoires, bouton, CarnotFruit des travaux de recherche de son fondateur Hussein Fakhoury, menés dans les laboratoires de Télécom ParisTech (composante du Carnot Télécom & Société numérique), la start-up Scalinx s’annonce comme une pépite française de l’électronique. En développant une nouvelle génération de convertisseurs analogique-numérique, elle séduit les acteurs de secteurs aussi stratégiques que la défense et le spatial, la santé et les communications. Ces composants se retrouvent en effet dans tout système électronique interfaçant des fonctions analogiques et numériques, et dont la performance dépend de la qualité des convertisseurs en question.

 

« Nous faisons partie d’un monde analogique, alors que les machines sont dans un monde numérique » résume Hussein Fakhoury. Selon cet entrepreneur, fondateur de la start-up Scalinx, tout système électronique doit donc posséder un composant capable de transformer les grandeurs analogiques en valeurs numériques. « Ce convertisseur, c’est une fonction incontournable pour faire traiter par un ordinateur les informations du monde réel » martèle-t-il. Pour cause : il permet de transformer une grandeur qui varie de façon continue dans le temps, comme une tension électrique, en une donnée numérique qui pourra être traitée par les systèmes informatiques. Et c’est précisément dans la conception de cette interface que la jeune pousse d’Hussein Fakhoury est spécialisée.

Scalinx développe en effet des convertisseurs analogique-numérique de nouvelle génération. En se basant sur une approche architecturale différente de ses concurrents, les composants mis au point offrent de nombreux avantages pour des applications nécessitant un système de numérisation rapide. « Avec un nouveau schéma électronique de la structure, nous assurons une solution beaucoup plus compacte et moins consommatrice en énergie » assure le fondateur de la start-up. Il précise tout de même que les interfaces de Scalinx « n’ont pas vocation à remplacer les architectures historiques partout, car celles-ci sont incontournables pour certaines applications ».

Hussein Fakhoury, fondateur de Scalinx.

Hussein Fakhoury, fondateur de Scalinx.

Ces nouveaux convertisseurs sont destinés à des marchés spécifiques, où la performance et les questions d’optimisation de l’espace occupent une place importante. C’est le cas notamment du secteur de l’électronique spatiale, de la défense ou encore de l’imagerie médicale. Pour ce dernier exemple, une illustration de choix est celle des échographies. Si nous sommes aujourd’hui capables de voir en deux dimensions le fœtus dans le ventre d’une femme grâce aux ultrasons, l’imagerie médicale se tourne de plus en plus vers la visualisation 3D. Or, pour passer de la 2D à la 3D, il faut des sondes comportant plus de convertisseurs. Avec les architectures traditionnelles, la dissipation thermique deviendrait trop importante, ce qui endommagerait non seulement la sonde, mais pourrait également gêner le patient.

Et les verrous ne sont pas que techniques ; ils sont aussi stratégiques. La qualité d’un système électronique dépend de cette interface analogique-numérique. Elle est donc de première importance dans le cas des systèmes haut de gamme. Mais actuellement, « les leaders mondiaux pour des composants performants dans ce domaine sont américains » constate Hussein Fakhoury. Or les régulations commerciales, ainsi que les problématiques de souveraineté et de confidentialité d’utilisation peuvent être une limite pour des acteurs européens de secteurs critiques comme la défense.

 

Un essaimage de Télécom ParisTech à la conquête de l’Europe

Scalinx veut ainsi devenir une référence en France et en Europe sur les convertisseurs pour des applications où la consommation d’énergie ne doit pas être sacrifiée au détriment de la performance. Le champ semble plutôt libre pour l’instant. « Peu d’entreprises veulent se heurter à ce marché stratégique » confie son fondateur. L’ambition semble se concrétiser, puisque la start-up a bénéficié deux années de suite du soutien de Bpifrance en étant lauréat du concours national i-Lab d’aide à la création d’entreprise en 2015 et 2016. Elle a également reçu un prêt d’honneur de la Fondation Télécom en 2016.

Si Scalinx est autant à la pointe sur la technologie clé des interfaces analogique-numérique, c’est parce que son développement s’est fait dans un environnement propice à une innovation à l’état de l’art. Hussein Fakhoury est un ancien chercheur de Télécom ParisTech (composante du Carnot Télécom & Société numérique), et son entreprise un essaimage porté à maturation avec soin. « Je trouvais le sujet des convertisseurs déjà prometteur en 2004 lorsque je travaillais chez Philips, et je me suis tourné vers la recherche en 2008 pour approfondir mes connaissances techniques sur le sujet » raconte-t-il.

S’en sont suivis, entre 2008 et la création de Scalinx en 2015, plusieurs partenariats avec des industriels pour aboutir à la nouvelle génération de composants désormais mis au point par la start-up. NXP — ancienne branche de Philips spécialisée dans les semi-conducteurs — France Télécom (aujourd’hui Orange) ou Thalès ont ainsi collaborées avec le laboratoire de Télécom ParisTech afin de développer les technologies aujourd’hui utilisées par Scalinx.

Forte de cette compétence, l’entreprise cherche aujourd’hui à développer son business et à acquérir de nouveaux clients. Son modèle économique est basé sur l’esprit d’une « design house » comme le détaille Hussein Fakhoury : « Les clients viennent nous voir avec un cahier des charges ou un concept, et nous leur délivrons un circuit intégré clé en main qui répond au cahier des charges que nous avons élaboré ensemble. » Un concept que le fondateur de Scalinx espère bien exploiter pour satisfaire ses ambitions de conquête européenne ; objectif qu’il compte bien remplir dans les cinq prochaines années.

 

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Le Carnot TSN, un gage d’excellence dans la recherche partenariale depuis 2006. 

Labellisé Carnot depuis 2006, l’institut Carnot Télécom & Société numérique constitue le premier institut Carnot « Sciences et technologies de l’information et de la communication » d’ampleur nationale. Avec plus de 2000 chercheurs, il se concentre sur les implications techniques, économiques et sociales de la transition numérique. En 2016, le label était renouvelé pour la deuxième fois consécutive, démontrant ainsi la qualité des innovations produites par les collaborations entre chercheurs et entreprises.

Ses composantes sont Télécom ParisTech, IMT Atlantique, Télécom SudParis, Télécom, École de Management, Eurecom, Télécom Physique Strasbourg et Télécom Saint-Étienne, École Polytechnique (laboratoires Lix et CMAP), Strate École de Design, Femto Engineering.

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